Église 2.0, Facebook, Twitter et la religion

Demain, j’officie auprès du diocèse de Lille dans le cadre d’une journée consacré aux réseaux et médias sociaux dans l’Église. Je me devais de faire un point sur le sujet auparavant… C’est chose faite. Je vous en fais profiter. C’est web 2.0, ça 😉

En supplément, je pense que demain, vous pourrez suivre la manifestation sur Twitter notamment la table ronde de réflexion éthique et pastorale sur l’usage des réseaux sociaux.

Pour les célébrités ou les hommes politiques, il est désormais incontournable d’employer les réseaux et les médias sociaux. Pourquoi en serait-il autrement pour les églises et les religions ?

L’Église tente depuis deux ans d’y trouver sa place même si l’usage de ces réseaux sociaux à des fins ecclésiales reste rare.

Pourtant, le Vatican a pris conscience de l’importance d’Internet comme outil de communication. Cependant, là aussi, même pour la plus vieille marque existant au monde (Jésus existe depuis 2000 ans), l’église a pris du retard ! Surprenant pour une « entreprise » qui a toujours été à la pointe des nouveaux moyens de communication pour atteindre les jeunes.

Si j’osais, je dirais que l’église est confrontée à la même problématique que les entreprises ou le secteur de l’éducation… Elle doit passer aux réseaux et médias sociaux et ne sais pas comment le faire, quelle posture elle doit adopter et l’on rencontre les mêmes freins.

Le Vatican pourtant a investi les réseaux sociaux. En effet, après la création des comptes Twitter et Youtube, l’arrivée du pape sur Facebook fit beaucoup jaser sur les réseaux.

Benoît XVI a même déclaré que Facebook et MySpace sont des sites qui permettent de développer l’amitié et l’empathie, ajoutant qu’ils (ces sites) «répondent au désir fondamental des êtres humains de communiquer entre eux». Et de conclure par un «Jeunes en particulier, j’en appelle à vous : portez témoignage de votre foi par le monde numérique !». Traduction, indiquez pour commencer vos opinions religieuses et affichez-les dans Facebook. Tiens, ça vient à contresens du discours habituel sur l’identité numérique 😉

L’année dernière, fin mai 2010, la pastorale des jeunes et des vocations à la Maison de la Conférence des évêques de France organisait une formation sur le thème « Facebook, Twitter, et moi !».

Signalons que si la Conférence des évêques de France, une page fan église catholique de France , un groupe Prêtre forever au 227 membres, sont présents sur Facebook, les archevéchés, diocèse et paroisses ont du mal à décoller !

L’Église catholiques belge de son côté possède un compte Facebook dont elle s’est servi pour donner sa version sur les affaires de pédophilie qui avait défrayé la chronique en leur temps. Elle possède également mediascathos, un compte Twitter.

Twitter est lui aussi devenu l’un des vecteurs de communication où il faut être présent. D’ailleurs, The Kotel permet de déposer dans les fentes du mur des lamentations de Jérusalem les prières envoyées via le site de microblogging.

La condition du succès de la présence des acteurs des religions sur les réseaux sociaux : les utiliser pour ce qu’ils sont et non de manière institutionnelle. (J’ai l’impression de redire ce que je m’efforce de répéter aux entreprises 😉

En effet, le monde des réseaux sociaux réserve souvent des surprises.

Le No God apparu dans les tendances de Twitter (rapidement exclu par le site de microblogging ce qui conduisit à parler de censure), même si cela n’avait rien à voir avec les athée demandait certainement une réaction de la part des différentes confessions.

La présence sur Facebook, des groupes anti-islam, anti-judaïsme, anti-religion, anti-christianisme… ne se combat pas selon moi avec la création de groupe anti de anti !

L’Église doit apprendre à gérer elle aussi sa présence sur Facebook, Twitter… Un nombre croissant de personnes s’inscrit sur Facebook et Twitter et les Églises se doivent de rejoindre l’homme dans le monde. De plus, ces outils permettent de toucher dans leur univers les jeunes. L' »étude de marché » est assez bien définie dans Facebook, l’Église et les réseaux sociaux.

Il est urgent pour la religion de (re)prendre son rôle. Sinon, on pourrait se poser des questions comme le fait Valentin Pringuay dans La religion… pour quoi faire quand on a les réseaux sociaux ? où explique que toutes les fonctions sociales et morales de la religion sont compensées dans des rituels 2.0 : la confession (confesse en public ses péchés via Facebook et notamment les #jeudiconfession de Twitter)… Je sais, certains ont trouvé l’article niais ! Mais, il pose la question 😉

D’ailleurs, les grands événements de la vie désormais ont une existence sur les réseaux sociaux de la naissance à la mort (voir mes billets sur la mort numérique)… Alors pourquoi aux côtés des moyens traditionnels, les réseaux sociaux peuvent ouvrir des perspectives nouvelles pour le dialogue, l’évangélisation et la catéchèse à n’en pas douter.

The digital story of the nativity

0 comments for “Église 2.0, Facebook, Twitter et la religion

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.