être sur Internet et dans les réseaux sociaux

Je pense que souvent nous, les experts ou déclarés ou reconnus comme tels, nous nous trompons ! Nous faisons fausse piste. Bon, je sens que je vais encore me faire des amis avec ce billet 🙂

En effet, nous sommes dans notre bulle et nous sommes pris par le discours ambiant. Il est politiquement incorrect de dire : je ne vous conseille pas d’utiliser les médias sociaux. Et pourtant. Allez pour mieux me faire comprendre, je vais prendre un exemple en dehors d’Internet, dans le domaine du commercial. Un vendeur voulait à tout pris(x) me vendre un service. Je refusais. Il ne comprenais pas le pourquoi ! En effet, je refusais d’avoir des clients supplémentaires. J’devais être l’un des seuls à l’époque à lui répondre ce genre de chose. Mais, oui, j’avais suffisamment de clients. C’est un peu la même chose avec Internet.

La première question est : tout le monde a-t-il besoin d’Internet aujourd’hui ! Déjà, ma question est « mal » posée. Je devrais segmenter entre les besoins d’Internet au travail et Internet à domicile. Nous sommes déjà dans deux mondes différents. Et bien, ma réponse est : oui – oui, oui – non, non – oui et non – non. En effet, des personnes utilisent internet au travail mais refuse que le web entre chez eux, l’inverse est également fréquent (prenons le cas de l’ouvrier à la sortie d’un laminoir !). Reste la dernière population, celle des non, non… Prenons notre exemple d’ouvrier à la sortie du laminoir, une fois rentré chez lui, il n’a peut-être pas envie de se mettre devant un ordinateur (ce que je comprends !).

J’entends déjà vos pensées. Oui, mais, il y a les enfants… Eux, ils sont sur internet, ils possèdent un ordinateur. Première objection, tous n’ont pas les moyens de posséder un ordinateur ! Fermons la parenthèse. Je ne sais pas si vous cotoyez des personnes à faibles revenus ou des personnes défavorisées socialement, mais très souvent, lorsque j’en cotoie, j’ai toujours l’impression qu’ils achètent un ordinateur, pour leur progéniture, simplement pour que leur enfant ne soient pas défavorisé !

L’ordinateur à la maison, c’est un peu un sentiment d’appartenance à notre société. Si l’on a pas d’ordinateur, on se sent exclue. Je fais un parallèle, enfant, je n’avais pas la télévision à la maison… (elle est arrivée à mes 18 ans 😉 Et bien, j’étais différent des autres… surtout quand la prof. de français nous demander d’écrire une rédaction sur le dernier film qu’on avait vu à la télévisio 🙁 C’est pareil aujourd’hui je pense dans la tête des enfants quand l’enseignant demande à ces élèves de 6e de rendre un travail par courrier électronique ! C’est pour cette raison que les parents possède un ordinateur à la maison : pour leur enfant !

Alors, évidement, on nous parle de la génération Y ! Des personnes nées entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1990. Mais, encore une fois, on se trompe de personnes. Ceux qui ont presque 40 ans aujourd’hui pour la plupart n’ont pas été élevé avec l’outil informatique entre les mains. Vous vous rappelez combien coûtait un ordinateur dans les années 1980 ? Et que faisont-on avec l’ordinateur à l’époque ? Pour mémoire, le premier ordinateur que j’ai acheté dans la seconde moitié des années 80 m’a couté environ 5 000 euro (calcul actualisé). On est loin des 300 à 500 euros actuels.

Un petit retour en arrière par exemple dans un article de 1985 de Agence Science-Presse nous rafraichira la mémoire. «Jeux, apprentissage de l’informatique et traitement de texte sont les trois usages actuels de l’ordinateur domestique» Rien n’a changé dans l’informatique domestique en 25 ans. Juste quelques termes : «jeu, apprentissage d’Internet et chat».

On peut très bien transposer le discours de l’époque à celle d’aujourd’hui. Les gens continuent d’acheter des appareils et se demandent après ce qu’ils vont en faire : ordinateur, téléphonne portable, caméra vidéo ou appareil photo hypersofistiqué. Pourtant, les attentes des utilisateurs familliaux est toujours la même : éducation à domicile, communications interactives et outils de gestion du quotidien ! 25 ans que nous fonctionnons sur le même modèle. Rien de changé, je vous dis.

Alors, oui, à la lecture de cet article de la préhistoire informatique, on s’aperçoit que la communication interactive que nous connaissons aujourd’hui présente plusieurs avantages : possibilité de rejoindre de nombreux interlocuteurs, réponse rapide, etc.

D’ailleurs, nous avons fait pire. Ce n’est plus une réponse rapide que nous attendons, enfin, les jeunes surtout, ceux de la fin de la génération Y et ceux qui suivent : la réponse doit être immédiate. Nous confondons trop souvent vitesse et précipitation !

Arrêtons de focaliser sur les jeunes, sur leur savoir, sur leur connaissance de l’ordinateur et de l’Internet. Ils savent jouer, naviguer sur internet, interroger Google sans se soucier de l’information fournie, chatter (y compris sur leur Skyblog qui est aussi en quelque sorte un chat en différé, illustré). On est loin du partage d’information, de la belle histoire d’Internet à laquelle on voudrait nous faire croire…

Toujours dans mon aricle de référence, Charles Halary avait raison lorsqu’il indiquait que la pratique du télétravail restera une formule très marginale, utilisée surtout par les cadres et les professionnels de façon occasionnelle ou à temps partiel ? Car oui, autre distinction que l’on peut faire au niveau des utilisateurs d’Internet, il y a aussi l’entreprise !

Mais là encore, il y a les entreprises qui ont réellement besoin d’Internet et celle qui n’en ont pas besoins. Si je reprends les 5 cas de figure où il est déconseillé d’être présent sur les médias sociaux que présente Frédéric Cavazza :

  • Si vous avez un nombre très limité de clients qui vous payent une fortune (luxe ou BtoB) ;
  • Si vous êtes en guerre avec vos collaborateurs ;
  • Si votre direction est sceptique et ne souhaite pas jouer le jeu ;
  • Si vous n’avez pas de vision à long terme ;
  • Si vous êtes soumis à des impératifs légaux.

Sa conclusion est : Vous n’avez que très peu d’excuses pour ne pas être présent sur les médias sociaux. Et bien, non, j’irais même plus loin, je pense que certains de ces cas effectivement n’impose pas une présence sur Internet, je m’entend, dans les médias sociaux et même d’avoir un site.

je prends deux exemples de ces exemples.

Votre direction est sceptique et ne souhaite pas jouer le jeu ! Et bien, je vous mets au défi de faire comprendre à votre direction, lorsque vous êtes un ouvrier derrière un laminoir qu’elle doit modifier son site, que vous l’employez de bureau modèle pouvez agir sur les décisions stratégiques de l’entreprise. D’ailleurs, elle ne demandera pas votre avis, elle fermera les accès à Internet.

C’est purement un raisonement de spécialiste de croire que l’on peut lutter pour faire admettre ce genre de besoins. Ce n’est que l’environemment proche des têtes pensantes de l’entreprise qui pourra les influencer…

De même, la vision que l’arrivée des jeunes dans les entreprises qui ne trouvent pas les équipements nécessaires et les « possibilités » que nous leur enseignons dans le cadre des formation, ils ne font pas le poids… Dans 10-15 ans, oui, on pourra dire cela… mais ce sera les jeunes d’aujourd’hui qui prendront les jeunes qui arriveront pour de « jeunes cons qui savent tout » !

Oui, je sais, je suis pessimiste… mais peut-être aussi réaliste. Nous sommes dans notre bulle, sortons-en.

Mais, la raison qui me fait le plus réagir est la première : Si vous avez un nombre très limité de clients qui vous payent une fortune. Là, je crois que l’on a tout faux. Je transformerait la phrase en : si vous avez un nombre de clients fidèle qui vous permet de vivre ! Dans la phrase d’origine, on entend l’homme de marketing, l’homme de commerce… Il faut gagner du fric à tout prix.

Le monde n’est pas ainsi fait. Il y a aussi pas mal de personne et donc d’entreprises qui n’ont pas pour seul objectif de gagner une fortune. Certaines entreprises peuvent ou savent se contenter de ce qu’elle gagne. Une notion fondamentale manque dans ce descriptif : le plaisir de vivre.

Je suis indépendant, présent sur le net… mais mon objectif n’est pas de gagner le plus d’argent possible. Je me fais avant tout plaisir ! Je connais d’autres personnes qui par le simple bouche à oreille, donc sans publicité, sans site internet, sans média sociaux gagnent très bien leur vie, croule sous les demandes… À quoi servirait une présence sur le net dans l’état actuel à ces entreprises ? Et ne me dites pas qu’elles se compte sur les doigts d’une main. C’est faux et vous le savez bien.

Lors d’une conférence dernièrement, on nous posait une question sur le modèle économique de telle entreprise. J’avais pris la parole pour dire que nous devrions peut-être arrêter de nous masturber l’esprit sur le modéle économique, avec nos critéres habituels, c’est à dire comment gagnons nous de l’argent pour faire tourner la boutique. Je sais, la question est importante, voire vitale.

Toutefois, ma réflexion est celle ci : Le modéle économique est de se dire que sans argent à la clef, une entreprise ne peut pas vivre. D’un autre côté, on nous rabat les oreilles avec le monde du libre… (à ne pas confondre avec la gratuité, mais quand même). Si l’on prend le droit d’auteur, il est en train de disparaitre au profit (sans jeu de mot) des licences comme les creatives commons.

Y’a un yatus quelque part… Soit, on est pro gratuité, soit on est pro « modéle économique ». Pourquoi dès que l’on aborde le sujet de l’entreprise… hop, le modéle économique apparait et le modéle « creative commons » disparait ! je crois pour ma part que d’autres « modèles » d’entreprise devraient faire leur apparition dans l’avenir ! Notre société change, nous vivons une révolution de velour, ne l’oublions pas… Ne me demandez pas quel sera ce modèle, je n’en ai aucune idée… Je ne l’ai pas encore imaginé. Nous pouvons peut-être chercher du côté du mouvement de la décroissance ?

Assez de disgression, non, toutes les entreprises ne doivent pas posséder un site internet, toutes les entreprises ne doivent pas être présente dans les médias sociaux aujourd’hui. Et

Et puis, pour les médias sociaux, les entreprises ou l’individu doit avoir des choses à dire… Sinon, sa présence est plutôt inutile. Je vous renvoie à mon billet sur le contenu web.

Et pourtant, désormais, je suis pro. médias sociaux. Oui, oui… Je pense même que le boulanger du coin peut (ou doit) être présent sur les médias sociaux (même sans site. Tiens, c’est l’objet d’un livre que je prépare ;-). Vous avez bien lu (pour les habitués, vous le saviez déjà). La raison est simple… c’est l’avenir du web 🙂 Mais là encore, les entreprises vont focaliser sur le ROI (retour sur investissement pour les plus vieux). Encore une fois, je fais référence à ce que je connais le mieux : mon expérience.

Un journaliste me posait cette question : qu’est ce que vous attendez de ce que vous partagez sur Internet, de vos blogs, de votre présence dans les réseaux sociaux. Ma réponse fut : «Rien». Un peu provoc. ma réponse n’était pas si loin de la vérité. Bien sûr, vous les spécialistes qui me lisez, mais vous êtes tous spécialistes sinon vous ne liriez pas ce billet, cela me permet de gérer mon ereputation. Et puis, en répondant rien, cela me permet d’avoir de belles surprises sur ce que m’apporte cette présence. Plus objetivement, cette présence multiple : site, blog, réseaux sociaux… me permet d’orienter mes activités selon mes désirs, de me positionner sur tel ou tel domaine… Cette présence, au risque de vous décevoir est « commerciale ». Internet a toujours été depuis l’année 2000 mon commercial. Comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises, comme avec mon blog, cette présence m’a permis de découvrir d’autres horizons de travail (je trouve de nouvelles cibles, de nouvelles activités à mettre en place professionnellement parlant…), parfois à me servir de révélateur…

Il en est de même pour l’entreprise qui peut ainsi s’humaniser (c’est d’ailleur la première raison pour laquelle j’ai ajouté mon blog à mon site).

Aujourdh’ui, on pourrait ajouter comme élément supplémentaire : pour la réactivité !

Toutefois, attention, un danger nous guette… Nous, les experts notamment, nous fonçons tête baissé vers les nouveautés… Ah bon, vous n’êtes pas encore dans Twitter 😉

Nous fonçons tellement que nous laissons tombé ce que nous avons adoré quelques années (mois) auparavant. Avant 2000, je ne jurais que par les newsgroups, que j’ai remplacé par les listes de diffusion que je n’ai plus guére le temps de lire et pire, ces derniers mois, avant de trouver la bonne manière de m’organiser, je n’arrivais plus à lire les fux RSS au profil de Twitter… Pourtant, nombreux sont encore ceux qui envoient des lettres d’informations, qui ne connaissent que les groupes de discussions…

Le danger est de penser tout 2.0, tout médias sociaux… Ne nous déconnectons pas de la base qui est loin d’être dans notre situation…

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